Jazz | La reine du swag est dans la place

Jazzlyn est née à Peterborough, l'une des villes les plus pauvres de toute l'Angleterre. Sa mère était moldue, et à vrai dire n’avait pas réussi grand chose dans la vie. En rupture scolaire depuis la seconde, elle prenait un petit boulot de temps en temps, pas très sérieusement. On dit que les sorciers nés-moldus sont descendus d’un cracmol, très très loin dans leur arbre généalogique. C’était son père, le moldu qui descendait d’un cracmol - un coup d’un soir, que sa mère rencontra ivre morte et ne revit jamais. Elle avait dix-neuf ans lorsqu’elle mit Jazzlyn au monde.

Contre toute attente, parce qu’elle aimait sa fille, elle essaya de reprendre sa vie en main. Elle  trouva un boulot régulier comme femme de ménage, elle prit des cours du soir en secrétariat et comptabilité, et l’éleva du mieux qu’elle le pouvait.
C'était dur, de jongler. Même si elle avait négocié le droit d'emmener sa fille au travail (jusqu'à ce qu'elle entre en maternelle) et que la voisine la gardait pendant ses cours, elle se débrouillait tant bien que mal. C'était juste crevant.
Le problème avec les cours du soir, c’est que ça finit tard. Et, dans les quartiers mal fréquentés, rentrer tard le soir, ce n’est jamais une bonne idée. Et ce qui devait arriver arriva. Et puis, un soir de janvier 2023, elle rentra encore plus tard. Elle et ses camarades avaient enfin obtenu leur diplôme, et elles avaient un peu fêté ça avant de rentrer. On l’agressa pour de l’argent, sur le chemin du bus. Elle n’en avait pas, un couteau fut tiré et on la laissa se vider de son sang dans une ruelle sombre.
Parce qu’elle avait touché à la drogue une ou deux fois étant ado, la police eut le culot de dire que c’était un achat de drogue qui avait mal tourné, et ce alors même qu’elle n’avait plus consommé depuis qu’elle était enceinte de sa fille, et qu'elle était vraiment en train de prendre sa vie en main.



Et la petite fille dût aller vivre chez la soeur de sa mère et le copain de celle-ci. Franchement, on avait vu mieux ! Elle était habituée à vivre avec sa mère et, même si celle-ci travaillait dur pour lui offrir un avenir meilleur, elle l’aimait beaucoup et passait avec elle autant de temps qu’elle le pouvait. Mais chez sa tante, personne ne se préoccupait d’elle. Jazzlyn, fille unique, se retrouva entourée des cinq enfants de sa tante, issus de trois pères différents. Au milieu de cette ribambelle d’enfants, on ne lui prêtait aucune attention. Elle ne jamais maltraitée chez sa tante, si physiquement, ni verbalement, mais on la laissait faire sa vie dans une indifférence à la limite de la négligence.

Dans les premiers mois dans sa nouvelle école, l'école Jean Valjean, la fin de son année de CE1, ça commença doucement. Elle ne faisait pas vraiment attention en cours, et se bagarraient pas mal. Mais bon, elle venait de perdre sa mère, et les profs mirent ça sur le compte de son deuil. Alors, on décida que ce serait bien qu'elle voie le psychologue scolaire. Mais le psychologue scolaire, il gérait huit écoles différentes, et ne réussit à la voir que trois fois en six mois.

Elle se fit des copines à l'école Jean Valjean, deux gamines de foyers un peu plus âgées connues comme "le gang des harpies" par les enfants de l'école. L'une s'appelait Ruby, avait la peau noire et de jolies tresses, l'autre était blonde et s'appelait Claire. Les harpies faisaient les quatre cent coups ensemble, elles écoutaient de la musique sur leurs téléphones chipés dans les objets trouvés de l’école, et elles dansaient le breakdance. Pas en compétition comme dans les films, juste dans leur coin pour le fun. Surtout, elles prirent Jazz sous leur protection et lui offrirent une affection et une loyauté qu'elle ne trouvait plus chez elle.

Mais elles n'étaient pas vraiment très fréquentables, et se firent aussi un devoir de lui apprendre des choses pas très réglo. Tu as faim parce que ta tante a oublié de te donner l'argent pour la cantine ? Rackette donc Priscilla, de toute manière, ses parents paient à l'année et son argent, c'est pour les bonbons.

Pendant un moment, personne ne se rendait compte de tout ça, et Jazz était vraiment, vraiment contente d'appartenir à un groupe.



Les Harpies l'emmenaient sécher les cours - de temps en temps, pas trop, pour ne pas se faire prendre -, et lui montraient comment faire de fausses notes d'excuses. Jazz faisait les quatre cent coups avec elles sans penser au lendemain. Elle ne faisait pas vraiment ses devoirs et, si elle n'avait jamais été très douée à l'école, elle ne comprenait désormais carrément plus rien.

La maitresse, Mlle Turner, était gentille. Vraiment gentille. Elle faisait de son mieux pour l'aider à progresser en classe, mais c'était peine perdue. Elle finit par décider de rencontrer les parents, mais pour cela, elle devait obtenir l'aval du directeur. Mais le directeur était débordé, parce qu'il n'avait vraiment pas assez d'heures de décharge, et protesta. "Franchement, mademoiselle Turner, vous exagérez. Elle a des difficultés en classe ? Elle a d'autres choses à penser, la pauvre petite, elle est en deuil. Si ses notes chutent trop bas, on lui fera refaire son CE2, mais après tout, beaucoup d'enfants redoublent après un deuil parental." Et l'affaire fut classée.

En avril 2024, elle eut une grosse, grosse bagarre avec un élève de CM1 qui lui avait dit... quelque chose d'injurieux au sujet de sa mère. Evidemment, le sujet était sensible, et elle lui tomba dessus, rapidement rejointe par ses amies Harpies, pour lui casser la figure en bonne et due forme.

Sa tante fut convoquée, ainsi que les familles d'accueil de ses camarades. Elle la sermonna un bon coup, et les trois gamines écopèrent d'une suspension de trois jours, parce que "la violence, c'est grave". Après cela, elles essayèrent de se tenir un peu plus à carreaux.

Et bien sûr, à la fin de l'année, vu ses notes, Jazz redoubla. Mais, comme l'avait dit la directrice, dans sa situation, c'était normal.



A la rentrée, la maitresse qui s'était tant souciée d'elle l'année précédente fut réaffectée dans une autre école, et elle redoubla son CE2 dans la classe d'une jeune prof, totalement dépassée par ses 32 élèves - c'étaient les effectifs, expliqua l'inspectrice - et qui ne gérait tout simplement rien dans sa classe. C'était tout simplement le zoo du matin au soir, et évidemment, Jazz et ses copines n'étaient pas les dernières pour grimper sur les tables et faire le cirque. Très vite, la prof n'arrivait même plus à faire l'appel, et Jazz et ses copines en profitèrent pour sécher de plus en plus.

Les Harpies lui montrèrent comment faire les poches aux gens discrètement dans la rue, et comment emprunter un pull chaud ou une paire de baskets dans un magasin. Jazz devint assez vite bonne à ça - après tout, elle n'avait personne pour lui dire que c'était mal, et les Harpies étaient tellement fières d'elle !

Finalement, au bout de trois mois et demi, la prof fit une dépression nerveuse et on ne la revit plus. Commença alors une succession de remplaçants divers et variés. La plupart étaient du bouchage de trou ponctuel, à la journée, certains restaient quelques semaines, mais il n'y avait pas de vraie cohérence, et s'il y avait en général plus d'ordre en classe qu'en début d'année - et l'appel était fait, donc les filles devaient aller à l'école, sauf quand elles faisaient un faux mot d'excuse de temps en temps - le suivi des élèves était quasi inexistant cette année là.

Du coup, la décision fut prise de faire valider leur année à tous les élèves de la classe, indépendamment de leur niveau. Et Jazzlyn passa en CE1.



L'année suivante fut assez différente. La classe avait un nouveau prof. Il était dans la fin de la trentaine et les gérait avec une poigne de fer. La discipline, c'était son dada, et avec lui, il fallait filer droit. Jazz galérait toujours à l'école, elle était persuadée de n'être pas douée à grand chose, peut-être un peu stupide, en fait. Elle avait fini par se convaincre que de toute façon, ça ne servait à rien ! En danse par contre, elle gérait bien, et de façon générale en EPS, elle cartonnait, avec ses baskets Nike volées dans le sac de Jessica.

C'était vraiment strict avec le nouveau prof. Il ne fallait pas bavarder, pas faire d'histoires. Les harpies rigolaient bien quand elles leur en parlait, elles qui menaient à la baguette les profs de Jean Valjean dans leurs classes respectives. Et puis un jour, les filles décidèrent, à nouveau, de sécher l'école pour une journée shopping. L'hiver approchait, et Jazz avait vraiment besoin d'une doudoune.

Alors, comme à son habitude, elle ramena la note forgée, prétendument écrite par sa tante, prétextant qu'elle aurait un rendez-vous médical le lendemain. Mais ce nouveau prof, il n'était pas né de la dernière pluie ! Et cette note, elle lui semblait un peu louche. Bon, à vrai dire, c'était la première que Jazz avait faite toute seule, sans l'aide de ses copines.

Pris d'un doute, il appela chez elle le soir même. Ce fut Brittany qui décrocha, espérant un appel d'une copine, et en entendant de quoi il s'agissait, elle prétendit volontiers être sa mère et avoir rédigé le mot, sans même savoir de quoi il s'agissait. Mais cette ado était très mauvaise actrice, et le mensonge semblait de plus en plus gros. Pour en avoir le coeur net, il lui demanda si elle allait bien chez le généraliste, et Brittany répondit oui. Sur le mot, il y avait écrit dentiste.

Le prof alla donc voir la directrice le lendemain - car il y avait désormais une directrice - et lui fit part de son trouble. La directrice n'était pas certaine qu'il n'aie pas mal compris, ou que la jeune fille qu'il avait eu au téléphone n'aie pas voulu lui faire une blague, mais lui offrit malgré tout de demander un rendez-vous avec la famille si ça pouvait le rassurer. Jazzlyn revint le lendemain avec sa veste flambant neuve, et le prof lui remit donc une convocation. Aïe. Cette fois, plus de raison de faire semblant.

Le prof mit presque deux mois à obtenir un rendez-vous avec sa tante. Ben oui, c'est qu'elle était occupée avec sa télé - bon, officiellement, avec sa maison et ses enfants. Mais finalement, il eut gain de cause, et la tante de Jazz se présenta à l'école. En chemin, Jazz lui avait expliqué qu'elle était allée chez le dentiste toute seule, pour une dent qui la dérangeait, et qu'elle ne lui en avait pas parlé pour ne pas l'embêter. Sa tante expliqua donc au prof qu'elle était bien chez le dentiste et qu'elle devait arrêter de perdre son temps. En effet, elle voyait Jazz comme une fille sérieuse malgré ses difficultés scolaires, vu comment elle l'aidait bien à la maison, et ne doutait donc pas de sa parole. Le prof était toujours sceptique, mais l'affaire fut classée.

Du coup, Jazz n'osa plus sécher avec ses copines, même si elles faisaient toujours les 400 coups en dehors des heures d'école. C'était vraiment, vraiment trop risqué, avec ce prof qui se prenait pour Batman et traquait ses moindres faits et gestes. Elle ne lui avait pas demandé de se préoccuper d'elle, quoi ! Comme il la surveillait, elle redoubla d'efforts pour avoir l'air d'une gamine dont on s'occupait bien. Hors de l'école, elle volait trois fois plus avec les harpies - des habits, de l'argent - mais à l'école, elle était toujours bien habillée et bien coiffée, sans un trou nulle part, et avait toujours l'argent pour la cantine.

Par contre, ça ne l'empêchait pas de rater tous ses exercices et de faire la maligne en cours. Ni même de provoquer ses camarades. Son attitude était ce qu'elle était. Mais, même si elle était loin d'être exemplaire, elle parvenait à donner l'impression que sa tante faisait de son mieux. C'était important, ça, les Harpies le lui avaient dit. Si l'école se préoccupait trop de sa tante, on l'enverrait en foyer - et ça, c'était vraiment la dèche, apparemment !

L'année commença à passer plus tranquillement. Si elle manifesta ses pouvoirs à un moment où à un autre, elle ne s'en rendit pas compte - mais ce fut probablement le cas.

Le prof continua à se poser des questions, et a solliciter la directrice, mais celle-ci le rembarra. A ses yeux, les choses avaient l'air relativement normale, et les problèmes rentreraient dans l'ordre s'il passait plus de temps à faire de la discipline et de la pédagogie avec cette petite, et moins à fouiner dans la vie privée de sa famille. Et du coup, elle la changea de classe.

Et puis, quand il recommença à faire beau, pendant les vacances, ses copines l'entrainèrent dans un autre plan foireux. Mais un plan vraiment, vraiment foireux. Leur première soirée pyjama. Mais pas chez l'une d'elles - c'était le bordel, chez elles. Non, sur le toit de Jean Valjean. Jazz trouva l'idée plutôt fun. Elles firent semblant d'avoir une soirée pyjama chez l'une des Harpies - sa tante aurait quand même remarqué, si elle avait disparu toute la nuit, du moins elle voulait le croire. Elles rentrèrent par le vieux grillage défoncé du terrain d'EPS, montèrent sur le toit par l'escalier de secours, et passèrent la nuit à la belle étoile. C'était trop cool.

Ce qu'elles ne savaient pas, c'était que le concierge n'habitait pas très loin, et que parfois, la nuit, quand il n'arrivait pas à dormir, il patrouillait dans l'école, ou s'avançait dans ses travaux du lendemain. Quand elles le remarquèrent, elles dévalèrent les marches quatre à quatre pour se barrer. Mais la veste de l'une des harpies resta coincée dans le fameux grillage, et elle ne put que l'abandonner derrière elle.

Ce fut tout un bordel. Tout le monde en parlait à l'école, le lendemain. Un élève s'était introduit dans les locaux en pleine nuit. Bien sûr, le grillage fut réparé - enfin, il n'y avait pas de budget pour le refaire, mais le concierge installa une grosse plaque lourde pour boucher le trou. Et personne ne soupçonna Jazz et ses copines - à part peut-être le fameux prof, mais elle n'était plus dans sa classe, et il aurait semblé vraiment parano s'il en avait parlé.


Et puis un jour, un crétin de CM2 sortit une insulte raciste à Ruby, et évidemment, Jazz présenta son poing à sa face de crétin. Elle fut à nouveau suspendue, pour une semaine, et sa tante lui dit qu'elle était privée de sorties, mais au final, ne mit pas grand chose pour le lui faire respecter.
Pendant la suspension, la directrice commença à chercher des solutions. Le problème, c'était qu'elle n'avait pas de raison de soupçonner un autre problème familial qu'une tante dépassée par le comportement de Jazz - pas avec tout ce que Jazz avait fait sur les conseils de ses copines pour donner à sa tante l'air irréprochable.

Elle échangea avec Cheryl Foster, qui lui promit d'essayer de donner plus de cadre à Jazz. Elle échangea avec l'inspectrice, qui lui conseilla de faire rencontrer la psychologue scolaire à Jazz - sauf que celle-ci était en congé maternité et non remplacée. Alors on mit en place un truc, avec une association locale - des ateliers dans l'école, après les cours, une fois par semaine, pour elle et quelques autres, après sa reprise. Et Jazz y alla, pendant trois semaines - parce qu'après, c'étaient les vacances d'été.

Bien sûr, Jazz redoubla son CM1.


Et puis un jour, un drôle de type avec un noeud papillon et des lunettes est venu frapper à la porte. Jazz a ouvert, l'a regardé, a dit "on n'achète pas merci au revoir" et lui a claqué la porte au nez. Il a insisté, et elle a fini par rouvrir. Il a demandé à voir sa famille, et il connaissait son nom. Elle a ramené sa tante, et il y lui a remis une drôle de lettre. Un parchemin à l'encre avec un sceau dessus et tout. Elle a lu par-dessus l'épaule de tante Cheryl. Un collège ?! Mais elle passait au CM1 à la rentrée, avec ses redoublements !

Et puis Megan s'est mise à pleurer, elle est partie s'occuper d'elle, et a raté toute la conversation ! Mais en tout cas, apparemment, elle devait partir avec le type au noeud pap - un certain Professeur... Oh'Ney? Elle n'était pas sûre. Quelques semaines plus tard, acheter ses affaires pour Poudlard. C'est ce qu'on lui annonça à son retour.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait.

Ils sont tous moldus.

Cheryl Foster : La tante de Jazzlyn, la petite soeur de sa mère. Femme au foyer, elle passe plus de temps à regarder la téléréalité qu’à s’occuper de ses enfants. Même si elle a un copain, comme elle n’est pas mariée, elle est légalement mère célibataire, et abuse donc des aides pour avoir une femme de ménage 2h par semaine “pour lui laisser le temps de s’occuper de ses gosses”. Mouais, pour lui laisser le temps de suivre l’actu people, plutôt.

Ross Miller : Le copain de Cheryl. Homme à tout faire dans un lycée, il aime le rugby et la bière et il n’aime pas le bruit.

Brittany Foster, 14 ans : L’aînée de Cheryl, fille de sa première relation. Son père est en prison. Elle aime le vernis à ongles, le shopping et regarder la télé avec sa mère. Sans être une tête, elle n’est pas trop mauvaise à l’école.

Chaz Foster, 10 ans : Le second enfant de Cheryl, fils d’un ex barman plus séduisant que Ross mais pas vraiment fidèle. Il le voit parfois, mais dans l’ensemble, il n’est pas vraiment là pour ses enfants. Chaz est passionné de skate-board. Il est aussi gay, mais ça, personne ne le sait à part Jazz.

Nevaeh & Kevin Foster, 8 ans : Jumeaux, enfants du même père que Chaz. Nevaeh est une tête, passionnée d’informatique et très douée à l’école, qui sera probablement la seule de la fratrie à aller à la fac. Kevin, lui, adore draguer les filles et emprunter les magasines de son père en douce pour se la péter devant ses copains.

Megan Foster, bébé : La fille de Cheryl et Ross. C’est un bébé, quoi. Elle dort, elle mange, elle chiale. Elle remplit ses couches, et en général, c’est Jazzlyn qui les change si elle est là, vu que Cheryl est absorbée par ses émissions et que Brittany ne veut pas abimer ses manucures.

Je m'écrase dans le bateau en soupirant. Mais vas-y comment je suis ko ! C'était crevant cette journée ! Enfin plutôt cette semaine ouais ! D'abord y a un type avec un noeud pap qui vient me dire que je suis une sorcière. Une sorcière carrément quoi ! Au début j'ai trop cru qu'il se foutait de ma gueule le mec ! Imagine en vrai ce serait un traffiquant d'enfant avec des faux papiers ! Et walla tranquille, ma tante, ouf une bouche de moins à nourrir, elle me refile au mec ! J'hallucine quoi ! Et puis bon, on est partis acheter du matos, une baguette, un chaudron, la totale ! Et j'ai commencé à piger que c'était pas des conneries son truc !

Et voilà, aujourd'hui, il m'a emmenée à la gare. J'étais jamais allée à la gare moi, et en vrai elle est méga grande ! Et puis carrément on a traversé un mur pour aller sur le quai, c'était trop chelou ! Abusé la folie ce voyage ! Et après j'ai pris le train. J'avais jamais pris le train mais c'est vachement cool en vrai !
Bon je suis un peu restée dans mon coin hein, mais je les connais pas, les gens !
Et puis, les Harpies elles me manquent un peu.

Bon, au bout d'un moment, le train c'était long quand même ! Ca fait mal aux fesses ces sièges ! Mais on est quand même arrivés après. Mais en fait non. On était toujours pas à l'école. C'est quoi cette école au bout du monde là aussi ? J'suis sûre on a fait au moins 2000 kilomètres ! Et là du coup on est au bord d'un lac énorme ! Et au bout, un putain de château ! Attends le château c'est l'école ?! Carrément l'école c'est un château quoi ! Attends que je dise ça aux harpies ! Ah mais oui merde, je peux rien leur dire moi... Vas-y c'est trop nul ! Officiellement je vais genre dans un centre de redressement parce qu'on m'a cramée en train de voler des pulls chez Pimka la semaine dernière - en même temps genre, tous mes pulls ils sont troués, je suis sensée congeler dans la rue en allant à l'école ?!
Et du coup voilà, quand je rentre à Noël, je vais devoir mentir aux Harpies, trop le seum...
Enfin bon, pas trop quand même, le seum - une école dans un château c'est trop cool !

Finalement on arrive, cool, on dirait le pôle nord ce lac, abusé comme il fait froid ! Heureusement que j'ai racheté un peu des pulls aux chemins de traverse, parce que sinon il faudrait me décongeler au sèche-cheveu, quoi ! Enfin, ici, sans doute pas au sèche-cheveu, mais bon je me comprends quoi !

Moi maintenant j'ai la dalle, je veux manger et pioncer point barre ! L'explo du chateau c'est pour demain ! Mais le type au noeud pap, il m'a tout expliqué. D'abord on va faire la "répartition", et puis un discours barbant de la directrice, et après seulement ils nous laisseront manger. J'espère qu'au moins ce sera bon à la cantine, pas comme la bouillie dégueulasse de l'école Jean Valjean quoi !

Bon, après le dortoir, no problemo ! Toute façon je dormais déjà avec Brittany et Nevaeh. Brittany elle était au téléphone jusqu'à pas d'heure avec ses copines, et Nevaeh abusé comment elle ronfle quoi ! On sera plus de people, mais au moins, y aura pas la machine à laver qui tourne dans le placard la nuit donc ça passe quoi !

Une prof nous fait un speech sur la répartition, et puis on rentre dans la grande salle, entre les tables aux quatre couleurs comme un bic. Les gens ils nous regardent genre on est l'attraction de l'année. Vas-y ils se sont crus au zoo ? Ils veulent ma photo ou quoi ?!

On nous met en bas d'une estrade, et les gens ramènent un vieux chapeau tout moche. Le type au noeud pap m'en a parlé : c'est le Choipeau, le truc qui sert à savoir dans quelle maison on va.

Et moi, dans quelle maison je vais ? Serdaigle ? Je pouffe en silence dans ma tête. Genre je suis pas trop nulle pour aller à Serdaigle. Poufsouffle ? C'te blague ! Moi, gentille et travailleuse ? Mdr quoi ! Alors quoi ? Serpentard ? Gryffondor ? Franchement moi j'ai aucune ambition, je veux juste m'éclater et avoir la paix. Est-ce que j'suis méchante ? Ben j'sais pas, genre, juste quand on me cherche, quoi ? Courageuse ? Ben j'espère bien quoi. Faire une pyjama party sur le toit de l'école Jean Valjean, c'est courageux ?

On attend quinze mille ans, et finalement, on m'appelle :
- Jazzlyn Foster !
Waouh, y a beaucoup de gens qui me regardent, en fait ! Allez, Jazz, te laisse pas intimider, sinon, tu vas passer pour une victime !
Et puis merde, s'ils veulent du spectacle, je vais leur en donner ! Je lève les mains, et je monte sur l'estrade en une roue hyper bien faite, trop BG quoi ! Je me relève devant la chaise, et je m'assieds directement.

La reine du swag est dans la place. Poudlard n'a qu'à bien se tenir.